Cap à
l'Ouest !
Le Grand Ouest de la France est situé à l’extrêmité de l’Europe sans bénéficier de connexions aériennes aussi performantes que la plupart des autres régions françaises et européennes. Il en est le cul de sac et aspire à en être la porte d’entrée !
Or, la population du Grand Ouest composée de 8 millions d’habitants, a besoin de connexion avec les autres métropoles européennes. C’est l’équivalent de la population de l’Autriche qui possède 6 aéroports internationaux, de la Suisse avec 3 aéroports internationaux. C’est presque 2 fois supérieur à celle de l’Irlande qui possède 5 aéroports internationaux, presque 2 fois supérieur à celle du Danemark avec 8 aéroports internationaux.
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Dans les autres Régions, les trafics se répartissent entre deux aéroports (Bordeaux/Toulouse pour la Nouvelle Aquitaine, Toulouse/Montpellier pour l’Occitanie, Marseille/Nice pour PACA, Lyon/Genève pour Auvergne/Rhône-Alpes, Bâle-Mulhouse/Strasbourg pour Grand Est, Lille/Beauvais pour Haut de France). Dans l’Ouest, la seule alternative reste les aéroports parisiens ce qui explique aussi la croissance de Nantes-Atlantique.
La croissance du transport aérien, sauf nouvelle crise majeure, va se poursuivre dans le Grand Ouest dans les prochaines années au regard des indicateurs démographiques et économiques de la Bretagne et des Pays de la Loire. Les 2 régions métropolitaines sont parmi les plus dynamiques en termes démographiques avec plus de 200.000 personnes de plus en 6 ans. La population bretonne a ainsi augmenté de 0,5% chaque année durant les 6 dernières années et celle des Pays de la Loire de 0,6% contre 0,3% en moyenne au plan national. Cette tendance est amenée à se poursuivre avec 1,5 million d’habitants supplémentaires attendu sur les deux régions d’ici 2040 selon l’INSEE.
Sur le plan économique, les deux régions sont également parmi les plus dynamiques avec un taux de chômage de 6%, le plus faible de France contre plus de 7% au plan national. Elles sont les deux seules régions à afficher un taux de pauvreté inférieur à 12%.
Le tissu économique des deux régions, très diversifié, avec une industrie toujours présente (agroalimentaire, construction navale, aéronautique, nautisme, métallurgie…) mais aussi un secteur des services très performants (numérique, services informatiques, transports, tourisme…) reste solide malgré une croissance moins forte depuis les crises successives du covid et géopolitique.
Perspectives du transport aérien
La crise du covid n’a pas stoppé l’élan du transport aérien mais n’a fait que le ralentir dans le Grand Ouest comme en France. Sur l'ensemble de l'année 2023 en France, le secteur a retrouvé 95 % de ses passagers d'avant la crise, à 169,6 millions de voyageurs selon la DGAC. Cette tendance est la même au niveau international avec un trafic équivalent à 94% de celui de 2019 selon IATA. Nantes-Atlantique connaît la même évolution avec 6,8 millions de passagers en 2023 soit 94% du trafic de 2019 (7,2 millions).
Les perspectives de trafic annoncent un doublement du trafic d’ici 2040 au plan mondial à 8 milliards de passagers contre 4 actuellement (2 en 2005). Le trafic double en moyenne tous les 15 ans et cette tendance va se poursuivre avec plus de 30.000 avions qui seront construits dans le monde d’ici 20 ans. Airbus et Boeing livrent chaque année plus de 1000 avions chacun.
L’enjeu du réchauffement climatique ne semble pas de nature à ralentir fortement la croissance du marché au regard de l’aspiration permanente des populations à voyager. Le secteur du transport aérien est d’ailleurs l’un de ceux qui a fait le plus d’effort en matière de transition écologique alors qu’il est responsable de seulement 3% des GES à l’échelle mondiale. Les progrès technologiques sont importants avec une consommation par passager divisée par deux entre les flottes actuels (4l/100Km/passager) et les A350 (2l/100Km/passager).