Editorial Mai : Danger sur la connectivité du Grand Ouest ?

Le mois d’avril a apporté plusieurs informations sur les tendances que nous observons depuis des années sur le transport aérien. Tout d’abord la concentration du marché sur une plate-forme principale qui est Nantes-Atlantique pour le Grand Ouest avec un trafic de +8,3% sur le premier trimestre 2025 à 1,33 million de passagers, supérieur au niveau d’avant covid. Dans ce contexte et malgré la croissance de +6,7% à Rennes avec 124.000 passagers, l’évolution voire la pérennité des plates-formes régionales est posée aux élus. Ceux de Saint-Brieuc sont très réservés sur la capacité de l’agglomération à reprendre seul la gestion de l’aéroport (Le Télégramme-24 Avril), l’aéroport de Quimper Cornouaille évolue quant à lui vers une plate-forme d’affaire en rejoignant le réseau sky valet connect qui regroupe 43 aéroports européens ; une stratégie payante avec 12.000 mouvements d’avions en 2024 soit une hausse de 24% tandis que l’arrivée d’Edeis à l’aéroport d’Ancenis, qui possède déjà l’aéroport de Lorient, pourrait encore renforcer le développement de l’aviation d’affaires.

Cette tendance montre que l’avenir du transport aérien se concentrera sur les plates-formes de Nantes-Atlantique et de Brest avec un probable développement de l’aviation d’affaires sur les plate-formes plus modestes grâce à un dynamisme économique réel et supérieur à la moyenne nationale. Attention cependant aux évolutions qui pourraient gravement remettre en cause la connectivité du Grand Ouest avec 2 éléments à prendre en compte :

-          La Taxe sur les Billets d’Avions qui selon tous les opérateurs va avoir un impact très fort sur les choix des compagnies de baser leurs avions en priorité dans les pays plus compétitifs ce qui entraînera non seulement une baisse des destinations proposées depuis les aéroports français mais aussi des pertes d’emplois. Le ministre lui-même n’a pas voulu prendre d’engagement quant à la suppression de cette taxe en 2026 même si selon lui le produit espéré de 1 milliard d’euros n’est pas au rendez-vous.

-          Les restrictions pouvant peser à terme sur l’aéroport Nantes-Atlantique avec certains élus locaux qui militent pour un élargissement du couvre-feu et un plafonnement des vols qui pourrait sonner le glas d’une connexion aérienne performante du Grand-Ouest avec les principaux pays européens.

La remise en concurrence de la gestion des aéroports de Rennes et de Nantes-Atlantique n’en est que plus stratégique. Dans ce contexte, il est essentiel que les entreprises et leurs salariés, les citoyens se mobilisent et se fassent entendre pour défendre leurs intérêts, leurs besoins dans une compétition internationale incertaine et leurs aspirations à voyager et à retrouver leurs familles. C’est ce que nous mettrons en avant lors de notre prochaine Assemblée Générale le 2 juin prochain.

Guillaume Dalmard,

Président des Ailes pour l'Ouest